Communiquer avec notre service de relations publiques
Ces dernières semaines, nous avons été témoins d’une mobilisation sans précédent de la part de la communauté évangélique québécoise.
Il est évident que l’Esprit de Dieu a su nous réveiller et nous unir devant la grande épreuve qui est devant nous.
En effet, en août dernier, le Comité Pelchat-Rousseau, chargé de conseiller le ministre Jean-François Roberge relativement à l’expansion de la laïcité a émis 50 propositions pour «rendre plus cohérente» le régime laïc québécois.
Ces recommandations, inspirées par les mémoires déposés par des groupes athées militants, si elles devaient être adoptées dans leur ensemble, mènerait à la fermeture de la grande majorité de nos institutions. Un cadre fiscal plus strict que celui de la Chine, conjugué avec des tests idéologiques pour nos organismes de charité pour avoir accès aux mêmes subventions que les autres, ne sont qu’une partie de ces recommandations. Nous savions qu’un projet de loi était en train d’être rédigé, et qu’il serait déposé à l’automne. C’était le moment d’agir.
Nous avons donc convoqué en septembre la communauté évangélique à une réunion d’urgence pour informer tout le monde, qu’ils soient membres ou non, et les alerter de la gravité de la situation. Elle fut au rendez-vous.
Lors de cette rencontre, nous avons partagé une stratégie simple, mais efficace : il fallait faire comprendre au gouvernement que ces propositions ne passeraient pas. Que plusieurs centaines de milliers de Québécois et Québécoises à travers la province tenaient à leur Église et leurs institutions, et qu’ils n’accepteraient pas de voir l’État adopter un tel projet de loi sans conséquence.
Une campagne de mobilisation invitant les chrétiens du Québec à écrire à leur député permettrait au gouvernement de le constater, et aux partis d’opposition de prendre la mesure de l’importance de la liberté religieuse pour nous.
Rapidement, les lettres ont commencé à pleuvoir. Nos contacts au gouvernement témoignaient de la grande surprise des députés : dans leurs propres comtés, ils découvraient des centaines de chrétiens préoccupés par ce projet de loi.
Nous avons constaté l’esprit d’initiative de nos membres :
dans une région, des pasteurs de différentes dénominations se sont organisés pour rencontrer ensemble un ministre et lui faire part de leurs préoccupations.
ailleurs, une Église qui entretenait de longue date une relation cordiale avec un député a pu trouver en lui un porte-parole et un allié.
Des églises indépendantes, des communautés issues de la diaspora et des dénominations non-membres du REQ se sont aussi jointes à la bataille. Tous ont compris le sérieux de la situation.
Au mois de novembre, nous avons pu rencontrer M. Sylvain Lévesque, député de Chauveau et secrétaire parlementaire pour le dossier de la laïcité. Nous lui avons directement exposé nos préoccupations lors d’une rencontre très productive.
Il reconnaissait lui-même l’importance de rédiger une loi modérée et les risques associés à une loi mal écrite : « Le diable est dans les détails », disait-il. Grâce à votre mobilisation, nous avons pu non seulement exiger le retrait des recommandations les plus dommageables, mais aussi proposer des clauses permettant une « vraie laïcité » — qui ne ferait pas de l’humanisme athée la religion établie de l’État québécois.
Une semaine plus tard, une initiative originale est venue d’une Église de Québec (Église Vie Abondante). Josiane Rocheleau, pasteure jeunesse, a discuté de l’enjeu avec les adolescents de son groupe. Ensemble, ils ont imaginé une campagne sur les réseaux sociaux : la campagne #Québeclibredecroire est née.
Lancée le 20 octobre, elle a littéralement enflammé les médias sociaux. Divers acteurs politiques nous ont partagé leur étonnement :
« On ne réalisait pas que vous étiez aussi nombreux! »
Cette campagne a même inspiré le rappeur chrétien Jimmy Latreille à produire une pièce intitulée « Québec Libre de Croire » — qui tourne en boucle dans plusieurs têtes depuis.
Notre représentant officiel, Corentin Messina, a été invité à l'Église Vie Abondante pour informer et équiper les chrétiens sur la posture à adopter et l’importance de l’engagement citoyen. Plus de 200 personnes étaient présentes, dont plusieurs leaders d’autres Églises.
Une participante a même évoqué l’idée d’organiser une soirée inter-églises de type « town hall » pour inviter Corentin et ouvrir un dialogue public sur la laïcité et la mobilisation chrétienne. Une initiative susceptible de se multiplier ailleurs au Québec.
Nous ne savons pas encore tout ce qui nous attend. Mais nous savons ceci : Jésus règne, il bâtit son Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle.
Les signes sont encourageants : le gouvernement a pris acte de notre mobilisation et se montre réceptif à nos préoccupations. Le dialogue est établi. Il nous faut maintenant maintenir la pression et nous préparer pour la suite.
En novembre, nous découvrirons le contenu du projet de loi sur la laïcité. Nous prévoyons déposer un mémoire et tenter d’intervenir en commission parlementaire. Selon le résultat, nous aurons peut-être à nous réjouir… ou à nous mobiliser davantage — jusqu’à manifester dans les rues.
Mais une chose est certaine : jamais nous n’avions anticipé une telle réponse de l’Église québécoise, qui semble plus solidaire que jamais.
Continuons à mener ce combat :
à genoux dans la prière, et debout dans la foi.